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Crédit photo : Thaïs de Benoist
B

Spectacles

  • FÉVRIER
  • 27 ven. | 20H30
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  • 01 dim. | 16H00
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  • 08 dim. | 16H00
  • 13 ven. | 20H30
  • 14 sam. | 20H30
  • 15 dim. | 16H00

Durée : 1h45

Tarif de 14 à 19€
  • Plein tarif : 19€
  • Tarif réduit demandeurs emploi : 14 €

Bérénice

Jean Racine

Production : Antibéa Comédie d’Antibes

Mise en scène : Cédric Garoyan

Distribution : Gilles Bollat, Nicolas Drisset, Cédric Garoyan, Valentin Gonand, Joy Majdalani, Rizlane Nouassi

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Bérénice, reine de Palestine, aime Titus, empereur de Rome. Titus aime Bérénice. Mais la raison d’Etat s’oppose à leur amour. Le sénat romain ne saurait tolérer qu’un empereur épouse une étrangère. Titus doit quitter Bérénice.

La trame est simple. Les mots sont poignants. Ils résonnent longtemps en nous. Bérénice est une pièce de la parole. Le mot est une arme de destruction. Mais il peut aussi consoler et rendre l’espoir. Bérénice s’écoute plus qu’il ne se regarde. Chaque parole est là pour nous rappeler la force du verbe. Le texte semble immuable, là depuis toujours.

J’ai découvert la pièce de Racine au lycée, il y a 35 ans. Puis j’ai recroisé sa route il y a 15 ans au théâtre Antibéa, dans une mise en scène de Dominique Czapski. Le texte m’a de nouveau percuté : l’adulte a compris que l’adolescent ne l’avait jamais quitté. Bérénice me hante et il fallait y revenir. Essayer de comprendre comment Racine avec une histoire et des mots simples, arrive à retourner l’âme. Il fallait retrouver Bérénice. Revenir sur son chemin : celui du théâtre, puissant et modeste, poétique et accessible, pur et cruel, passionnel et apaisé. Un théâtre qui nous transcende, supérieur à la vie dans la mesure où l’anecdotique, à savoir un évènement individuel, une rupture, côtoie le grandiose et l’universel.

Derrière nos masques, il y a de la fumée. Tel serait l’humain. Mais si nous prenons le temps d’explorer nos âmes nous trouvons la lumière. Cette lumière c’est ce qu’il y a de meilleur en nous et elle finit par transparaitre et nous sauver. L’Amour ne meurt pas. Il est là. Eternel, comme le texte de Bérénice. L’amour entre Titus et Bérénice, parce qu’il est dit, répété, martelé existe pour l’éternité. C’est pour cela que la pièce de Racine est une pièce optimiste. Non parce que les personnages ne meurent pas, mais parce qu’il fait l’éloge de la puissance de l’Amour sur la présence et le temps.

Bérénice ne part pas. Sa flamme est éternelle. Ses paroles ne s’envolent pas. Elles sont gravées sur nos murs intérieurs. Retrouver Bérénice, c’est nous retrouver dans notre fragilité soutenue par la puissance de la poésie.

Cédric Garoyan