La troupe du théâtre Antibéa continue ici de s’interroger sur la fonction même du Théâtre : humaine et philosophique, sociale et politique, didactique et divertissante…

Le théâtre existe toujours pour distraire mais aussi pour sortir le spectateur de son confort : l’interroger, le frapper, le toucher et dessiller son regard.

Ainsi, le spectateur devient citoyen, comme l’agora d’antan, où celui-ci se questionne sur l’état du monde actuel.

Voilà notre objectif : Dénoncer ! Proposer ! Espérer ! Où en sommes-nous et où allons-nous ? Avec qui ? Et avec qui oublions nous de vivre ?

Certes, l’ambition est vaste. Le monde tel qu’il a été et tel qu’il est offre aux artistes une scène prodigieuse pour représenter les joies, les colères et les injustices.

La pensée de l’artiste ne doit-elle pas s’ouvrir au monde ? Le nombrilisme n’est-il pas la négation de l’art et de l’Autre et par conséquent la fin de l’Homme ?

Ainsi avons-nous choisi de rendre compte de l’état du monde, en utilisant l’outil poétique que propose la scène et le support du théâtre qu’est la littérature, comme faire un point à la fois politique et théâtral sur un endroit du monde, un monde différent.

Notre voyage commence par le Proche Orient. Si incertain et si méconnu et pourtant si présent dans nos vies. Le Proche Orient a été façonné par les occidentaux qui ont imposé leurs frontières, souvent leurs gouvernants, pillé leurs richesses et ignoré leurs poètes. Se fondre dans un monde inconnu, le déconstruire pour mieux l’appréhender, tel a été l’objectif de notre troupe. En effet, c’est bien de théâtre dont il s’agit avant tout. Cerner la parole, le corps, l’âme de l’Autre et la transmettre. Communier avec le public. Rendre le Proche Orient si lointain, tout proche de nous. La famille, la guerre, l’amour, les déchirements, la paix. L’universalité n’est pas un vain mot. C’est aussi ce que nous rappelle le théâtre. Celui-là même que nous voulons : citoyen et d’intérêt public.